Apepipopup !
Une photo pour dire la vie
Après avoir vu Apepipopup j’ai sortis ma photo de classe, celle de la première enfantine. Constat, je n’aurais pas pu en faire un spectacle. Contrairement à Pierre-Isaïe Duc, je ne connais aujourd’hui pratiquement aucun de mes petits camarades.
Pas un de mort ? Aucune idée.
J’aurais eu de la difficulté, à partir de cette photo, à raconter la vie, à dire les choses. Pour ce faire il aurait fallu que je les rencontres à nouveau, que j’échange avec eux et que je les laisses me raconter, me remettre en mémoire.
Pierre-Isaïe Duc l’a fait et pendant plus d’une heure, il nous raconte Nathalie, Claude-Aimée, Arsène et tous les autres. C’est dingue à quel point personne, n’est capable de bien se souvenir d'Isabelle, le pull jaune sur la photo. Les destins sont mélangés, superposés, il s’en sert pour dire les choses. Il dit la tristesse, la rudesse, la peur, la nostalgie, il dit la mémoire, le regret, le pardon, il dit le rire, souvent. En toile de fond, surtout, il dit la beauté, il dit l’amour et il dit la richesse d’être en vie et d’être ensemble. Il peint une époque dont les vibrations nous habitent encore aujourd’hui.
Parterre de fleurs, banc d’écolier, écran, jouets, projections vidéo, transparence, la mise en scène et les différents supports visuels sont beaux et définitivement poétiques. Un dernier mot sur la lumière pour dire qu’elle a été bien plus jolie que celle dont j’ai eu besoin de me souvenir pour éclairer le début de la représentation.
Gary Germanier