La thématique écologique annoncée est tendance. La créativité et l’originalité de Catherine Travaletti et de sa troupe en font un spectacle inédit. Je ne suis pas déçue, plutôt KO.
Sur scène, de ternes personnages-rideaux. Ils tiendront leurs rôles : protéger, cacher, déplacer, révéler de pathétiques êtres monstrueux ou angéliques.
Les tableaux se succèdent et cognent. Ils durent, choquent, provoquent, appuient où ça fait mal, jusqu’à l’insupportable. Les acteurs donnent tout. S’ils se taisent souvent, leur corps parle de consommation, de jouissance, de naïveté, de servilité, de désespoir avec fébrilité, générosité, acharnement. Une humanité criminelle, décérébrée et irresponsable fait ripaille à la mamelle de notre planète Mère. Jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la mort.
Ce miroir renvoie mon image. Je suis de la « fête ». J’y contribue, même modestement. Je suis complice.
Les damnés de la troupe tentent une thérapie de groupe parodique animée par une dresseuse fantoche. Enfin la parole ! Mais inaudible, confuse, guignolesque.
Que reste-t-il à faire de notre humanité criminelle ?
Les interprètes nous invitent au sevrage, à couper le cordon et à déposer les masques en offrande.
Nous ne sortons pas indemnes de cette performance « utile ». Tous coupables mais transformables de l’intérieur.
mmdc