DIEstinguished
Une expérience proposée par la chorégraphe La Ribot
Une énergie délirante embrase le Théâtre les Halles ! A folle allure des personnages bigarrés tracent le plateau de lignes transversales. Le fond de scène est bordé de planches verticales de couleurs bleues, vertes, oranges, blanches... La trame sonore est indéterminable : respirations rapides, halètements, vents tempétueux ? Et puis, des claps donnent le rythme ! Danseuses et danseurs habitent leurs mouvements, mouvements de vie, de mutation et, de mort. Durant plus d’une heure, le public est au centre des émotions des interprètes qui se filment avec leur portable, la vidéo se regarde en temps réel sur les mobiles du public. Chacun peut laisser son regard chalouper entre le proche et le lointain, un oeil rivé sur l’écran de son téléphone pour appréhender le corps « opérateur » l’autre balayant la scène pour saisir le corps dansant. C’est tendre, c’est doux, sensuel, parfois violent… J’ai souri, j’ai ri, j’ai été émue par les propositions scéniques, la fluidité des oscillations, époustouflée aussi par la dextérité des corps, la maitrise des espaces.
DIEstinguished évoque des réminiscences de la Movida madrilène, mouvement contre culturel des années quatre-vingt, portée par une jeunesse avide de liberté d’expression, de sexualité… La Ribot porte un regard critique sur la société contemporaine assoiffée de vitesse, d’indépendance, une société où tout le monde contrôle tout le monde par le biais des mobiles et des réseaux sociaux. Enfin, une jeunesse en pleine recherche de soi et de la nécessité de gommer les cases de genre, de classe, d’altérité…
Pour ce spectacle à Sierre, Christine d’Andrès, Clara Delorme, Faustine Moret, Hélène Renoux et Ilario Santoro, cinq interprètes professionnel.le.s valaisan.ne.s ont rejoint l’équipe de la Cie La Ribot Ensemble.
Geneviève Praplan
