VOYEUR / LOVEUR
Ne faisant pas confiance à ma culture générale pour accéder, comprendre et apprécier une pièce basée sur Tchekhov, je me rends ce soir au Théâtre les Halles, en serrant les dents.
Comme un plateau, comme sur un bateau, dès le départ j’assiste à une répétition, j’entre dans la télévision. Sur un plateau comme de télévision, un peu comme un voyeur, j’entends le texte, La Mouette, l’original lu par des acteurs, lu par des actrices. Une répétition ponctuée, d’une absente présence. Puis, tous se questionnent. Qu’est-ce que ce Tchekhov, dans ce texte, ambitionne ? Qui sont ces personnes que nous choisissons d’habiter ? Suis-je une mouette ? Je suis une mouette !
Un lac.
J’entends les pensées, un mélange, celles des acteurs, celles présumées de Tchekhov, des personnages.
Puis, je les vois avec joie, recommencer.
Mes dents serrées et moi avions ce soir rendez-vous avec un bonheur, un miroir, une marche vers le théâtre, un judas d’où j’ai aperçu d’un avis, plusieurs avis, d’une vie, plusieurs vies, un théâtre humain, contemporain, généreux et accessible à tous.
Gary Germanier